mardi 2 septembre 2008

Paris Métropole : la contribution de Philippe Panerai, urbaniste





Les contributions de l'urbaniste Philippe Panerai ont souvent le mérite de faire avancer la réflexion sur l'analyse urbaine et plus largement sur la représentation des territoires. C'est encore le cas avec son dernier ouvrage, Paris Métropole. Formes et échelles du Grand-Paris, tout juste paru aux Editions de La Villette. Architecte de formation, Philippe Panerai s'est professionnalisé en tant qu'urbaniste dans le domaine de l'enseignement, de la recherche et de la conception urbaine. Ancien élève de l'Institut d'Urbanisme de Paris, il avoue, au tout début du livre, que la question de la métropole parisienne le poursuit depuis ses études. Plus récemment, il a notamment participé au débat sur la révision du Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF).

Dans Paris Métropole. Formes et échelles du Grand Paris, l'urbaniste construit le fil rouge de sa réflexion en sept étapes : 1/densités 2/échelles et limites 3/géographies 4/pavillons et grands ensembles 5/mobilité/centralités 6/comparaisons Paris, Londres, New York, Shanghai 7/les formes de la gouvernance métropolitaine.

Reposant ainsi le diagnostic de manière claire et pertinente à partir des densités et des pôles de centralité, Philippe Panerai envisage notamment comme périmètre du Grand Paris le territoire circonscrit à l'intérieur de la rocade autoroutière A 86, "infrastructure qui réinterprète l'échelle métropolitaine". "Porteuse d'une succession de centres commerciaux - Velizy 2, Belle Epine, Rosny 2... - à partir desquels s'organisent la consommation et les loisirs de millions d'habitants, l'A 86 apparaît susceptible de donner à la métropole une image, une identité, à condition de lui accorder un peu d'attention et de soin. (...) Plus qu'une coupure dans le tissu, ce qu'il est aujourd'hui, il faut l'imaginer comme une suture entre les morceaux de la grande ville de part et d'autre et le traiter en conséquence."

C'est là que Philippe Panerai (qui a voyagé et observé le fonctionnement des grandes métropoles mondiales) propose une idée tout à fait stimulante : utiliser l'emprise de l'A 86 pour faire passer le "métrophérique" ou "Arc Express", le fameux métro en rocade autour de Paris qui fait tant défaut aujourd'hui et dont le coût est évalué à plus de 5 milliards d'€. En surface, surélevé, décaissé ou enterré, ce tracé à moindre coût (moins d'acquisitions foncières, moins de percements et autres travaux de gros œuvre) se veut un compromis pour mieux relier universités, grandes écoles, centres commerciaux, pôles économiques, grands équipements et pôles de loisirs de la zone dense de l'agglomération.

Ce parti pris a également des avantages pour mieux assurer la cohésion urbaine par la connexité des banlieues enclavées aux plus grands pôles d'activités métropolitains. Et d'interpeller ainsi les concepteurs de la politique de rénovation urbaine : "N'est-ce pas en agissant sur ces terrains plutôt qu'en démolissant des logements encore occupés que l'on peut amorcer dans les banlieues les conditions d'un développement économique créateur de richesse et d'emplois tout en améliorant immédiatement les conditions de la vie quotidienne de ceux qui, à juste titre, se sentent exclus?".

Plus prudent sur les solutions institutionnelles qui sont à envisager pour la gouvernance métropolitaine, Philippe Panerai conclut de manière limpide : "La carte d'un Grand-Paris plus juste et plus solidaire sera le plan de ses transports en commun".





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