vendredi 29 mai 2009

Grand Paris : Qui sont les nouveaux professionnels de l’illusionnisme? Par Marc Wiel, urbaniste



L’urbaniste Marc Wiel livre une analyse critique sur les partis pris « stratégiques » des 10 équipes internationales mandatées par l’Élysée pour penser le Grand Paris de 2030.
Tout en saluant l’intensité intellectuelle suscitée par la démarche, son analyse démontre clairement que la seule remise en cause de l’urbanisme réglementaire de zoning ne suffit pas à résorber la spécialisation sociale et fonctionnelle des territoires et la ségrégation urbaine qu’elle sous-tend. La mobilité facilitée, privilégiée dans le cadre du plan transport, en est tout aussi responsable. Dans ces conditions, la déréglementation du code de l’urbanisme, préconisation reprise par Nicolas Sarkozy, reste un fantasme d’architecte.
A l’inverse, selon Marc Wiel, « il devient nécessaire de mettre au point des fiscalités de la mobilité et des localisations qui jouent un rôle de régulation, afin de pouvoir lutter contre les excès de concentration des entreprises et de ségrégation sociale de l’habitat ». Mais « l’incapacité du système institutionnel à mutualiser des moyens financiers pour harmoniser les politiques d’aménagement et de déplacements » nourrit les mécanismes fonciers de la ségrégation. D’où l’urgente nécessité de réformer la gouvernance de la métropole parisienne. Une question pourtant délibérément renvoyée aux « calendes grecques » par Nicolas Sarkozy.

> Lire l'article de Marc Wiel



jeudi 21 mai 2009

Crise du logement : le Sénateur Philippe Dallier ne juge pas crédible la proposition de Nicolas Sarkozy de déréglementer le droit de l’urbanisme



Selon un "Indiscret" de l’hebdomadaire La Gazette des Communes, la proposition du Président de la République de "déréglementer le droit de l’urbanisme" n’est pas jugée crédible par le Sénateur-maire de Seine-Saint-Denis Philippe Dallier. Reprise à son compte par le chef de l’Etat lors de son discours sur le Grand Paris du 29 avril dernier, la préconisation avait été avancée par l’équipe de l’architecte Jean Nouvel comme le remède à la crise du logement. L’argument ? Les "méchants" urbanistes gestionnaires du droit des sols brideraient le développement urbain, ne laissant pas les "archis" exprimer leur talent créatif (forcément bienfaiteur pour loger les gens...).
Un raccourci simpliste qui n’a pas échappé au Sénateur Philippe Dallier, connu pour ses positions de "franc-tireur" sur le Grand Paris : "Quand je l’ai entendu dire qu’il suffisait de déréglementer le droit de l’urbanisme pour construire 70 000 logements par an en Île-de-France, j’ai eu envie de m’esclaffer. Tant qu’on n’aura pas un programme local de l’habitat du Grand Paris, on n’y arrivera pas", aurait déclaré Philippe Dallier, qui connait assez bien son sujet pour avoir signé plusieurs rapport sur la politique du logement (le dernier en date portait sur la mise en œuvre du DALO) et un autre (très remarqué) sur "l’avenir institutionnel de l’agglomération parisienne".

Commentaires :
Sur la déréglementation de l'urbanisme
En plein débat parlementaire sur le Grenelle de l’Environnement qui procède à une refonte considérable du code de l’urbanisme, cette commande politique laisse perplexe plus d’un urbaniste !
Sur Philippe Dallier
Ces propos, rapportés par La Gazette, expriment sans aucun doute la déception du Sénateur et maire des Pavillons-sous-Bois de voir reléguer par le Chef de l’État la question de la gouvernance de la métropole (au moins) après 2012 ("nos successeurs s’en chargeront..." avait déclaré le Président de la République). Philippe Dallier plaide en effet depuis maintenant plus d’un an pour une refonte de la gouvernance du cœur de l’agglomération. Mais les solutions institutionnelles qu’il propose n’ont pas trouvé un écho favorable auprès des élus franciliens (cf. la proposition, assez proche de la sienne, du rapport Balladur sur le Grand Paris).

lundi 18 mai 2009

Grand Paris et intercommunalité en Île-de-France : l’AdCF prend position

L’Assemblée des Communautés de France (partenaire du réseau de l’Institut d’Urbanisme de Paris) s’est toujours montrée consciente de la nécessité d’adaptations législatives aux singularités de la « zone dense » de l’Île-de-France. Elle a appelé à un traitement spécifique de son organisation institutionnelle et a participé aux débats en présentant plusieurs scénarios en 2007 lors de son Congrès de Paris.

Récemment (le 30 mars), l’AdCF a invité les élus et responsables des communautés franciliennes au Sénat à débattre des perspectives de recomposition territoriale de la métropole parisienne et à échanger sur les perspectives d’évolutions financières et institutionnelles des communautés d’Île-de-France.

Une prise de position, issue de ces débats, a été adoptée en conseil d’administration de l’AdCF le 14 mai 2009. Elle formalise des pistes concrètes d’amélioration de la gouvernance du "cœur de la métropole".

Source : www.adcf.org