jeudi 2 décembre 2010

Grand Paris : une analyse de Jean-Pierre Orfeuil, parue dans la nouvelle revue Métropolitiques




Jean-Pierre Orfeuil, professeur à l'Institut d'Urbanisme de Paris, expert incontournable des questions de mobilité, signe une tribune sur le projet de rocade de métro de la Société du Grand Paris. Celle-ci est publiée dans la toute nouvelle revueMétropolitiques.

A l'heure où les architectes surfent sur la vague médiatique du Grand Paris sans pouvoir nous fournir d'argumentaire précis sur "leur plan transport" (car ce n'est tout simplement pas leur métier), les éclairages de Jean-Pierre Orfeuil sont d'une grande utilité.

Jean-Pierre Orfeuil, qui forme des urbanistes depuis de nombreuses années, a pour sa part une idée assez précise sur la (non-)pertinence du fameux "grand huit" de la Société du Grand Paris. Dans la lignée de l'urbaniste Marc Wiel, dont les analyses avaient été publiées par le réseau de l'Institut d'Urbanisme de Paris, la conclusion de Jean-Pierre Orfeuil est sans appel :

"Ce sont l’architecture institutionnelle, fiscale et tarifaire, ainsi que les principes de gouvernance qui sont à l’origine des principaux dysfonctionnements du système actuel. Ils conduisent aujourd’hui à lui demander toujours plus dans un contexte de ressources publiques limitées. Faire le « réseau de transport public du Grand Paris » revient, comme on le voit, à inventer de superbes fonctionnalités nouvelles à un ordinateur dont le système d’exploitation est vérolé. La réalisation de ce réseau dans un « écosystème » inchangé ne pourra qu’aggraver la situation, avec d’importantes conséquences tant politiques (des populistes qui dénonceront la gabegie) qu’économiques (une région capitale affaiblie par ses coûts structurels)".

samedi 15 mai 2010

Christian Blanc : "on ne va pas faire de l’architecture avant l’urbanisme"

Dans une interview accordée à Paris Match.fr, Christian Blanc expose sa vision pour le Grand Paris à horizon 2024. Il est persuadé que la dynamique du Grand Paris et de ses projets peut remettre la capitale française au coeur du capitalisme mondial et ramener les J.O sur les bords de Seine, 100 ans après. Et bien évidemment, comme en atteste la lecture du projet de loi sur le Grand Paris, en fin d'examen au Parlement, la stratégie est de miser sur la rocade de transports collectifs, le métro automatique : "Nous disposerons alors du métro le plus performant du monde : la double boucle, un système entièrement automatisé – sécurisé, donc –, roulant à 60 ou 80 km/h sur 130 kilomètres en desservant 40 gares (un peu plus, avec celles de la ligne Météor, l’ossature de sa ligne radiale qui traverse Paris) : aucune capitale au monde n’aura l’équivalent. Dans trente ou quarante ans, Paris sera une plate-forme majeure pour les activités économiques mondiales". Morceaux choisis :

  • Sur la place des infrastructures de transports dans le SDRIF : "... François Fillon lui (Jean-Paul Huchon) a écrit pour lui dire que son schéma directeur “manquait d’ambition”. Or, il n’a toujours rien modifié. Il est invraisemblable qu’un projet pour une région capitale ne comporte aucune articulation avec les aéroports, ni jonction avec les futures gares TGV d’interconnexion – dont le projet avance bien – et encore moins avec la mer... Une véritable hérésie pour une grande capitale mondiale !"

  • Sur le financement de la double boucle de métro automatique : Paris Match - Et la Société du Grand Paris, y aura-t-il un nouvel Haussmann à sa tête ? Vous ? Christian Blanc-
    "Le président de la Société du Grand Paris s’apparentera plutôt à un Fulgence Bienvenüe, le créateur du métro de Paris ! Quand on lui demandait quand s’achèveraient les remboursements, il répondait : “En 1973 !” J’ai vérifié : la dernière échéance a été payée dix ans plus tôt. Notre emprunt pour la grande boucle s’étalera sur environ quarante ans. " Et comment comptez-vous rembourser ce coût faramineux de 21,4 milliards d’euros ? D’où proviendront les recettes ?, interroge Paris Match.
    "
    De la valorisation foncière, des redevances provenant de l’activité commerciale des gares, qui deviennent de véritables entreprises, et du péage reversé par la société d’exploitation, l’autorité des transports d’Ile-de-France, à qui sera remise l’infrastructure dans treize ans", explique Christian Blanc.

  • Sur son tracé et son insertion urbaine : Paris Match - Elle desservira des lieux de vie ou des “champs de patates” ? Christian Blanc - "Mais c’est une bêtise monstrueuse de colporter ça, comme le fait Huchon ! Dans un rayon de 1,5 kilomètre autour des futures gares, il y a 5 millions de personnes. Ce sont des patates ? Je l’ai dit un jour à l’Assemblée. Depuis, je n’ai plus entendu cette expression. Autour des 2 millions de Parisiens intra-muros il y a 7 millions d’habitants. Ce chiffre correspond à la population additionnée des 14 premières villes françaises, de Marseille à Toulon en passant par Nice. Elles ont toutes ou presque un stade, une gare TGV, un opéra, etc. Et des transports de proximité. Si on arrive à mutualiser dans une très grande agglomération tous ces types d’équipements – dans des “hauts lieux”, comme les dessinent certains architectes, ou autour de “polarités” –, on maximise la qualité de vie. Et on s’aperçoit de l’absolue nécessité d’un réseau très efficient, très rapide, fonctionnant 24 heures sur 24. La grande boucle sera le réseau sanguin du Grand Paris."

  • Sur l'atelier international du Grand Paris : "

    Tous les architectes de la consultation seront dans le conseil scientifique de l’Atelier international du Grand Paris. Mais on ne va pas faire de l’architecture avant l’urbanisme. C’est ce qui me différencie de Jean Nouvel... (...)

    Je respecte son talent, c’est un génie du dessin architectural, mais il ne passe pas vraiment pour un urbaniste auprès de ses collègues."



Le Grand Paris des Urbanistes recommande de remettre en discussion "cette vision métropolitaine" en renvoyant vers les analyses de Marc Wiel, publiées sur le site Internet d'Urba+/ Réseau de l'Institut d'Urbanisme de Paris.

mardi 2 mars 2010

"Régionales d'Ile-de-France: tous ces sujets dont vous n’entendez pas parler"

Un article de Mediapart en ligne sur le site de Pierre Mansat.

Petite remarque : dans cet article, vous n'entendrez pas parler de Gouvernance métropolitaine, sujet à peine évoqué grâce au témoignage de Christian Lefèvre, c'est question tabou en Île-de-France, ce que déplore aujourd'hui Pierre Mansat...